Les réformes hospitalières successives qui ont impacté le secteur hospitalier tant sur la gouvernance que sur le financement, l'organisation du travail ou les modes d'exercices (organisations en pôles, T2A, GHT, standardisation des pratiques, démarche de certification...) ont eu des conséquences majeures sur le vécu psychosocial de tous les professionnels de santé.
Les durées de séjour se sont raccourcies compte tenu du développement des prises en charge en ambulatoire, le vieillissement de la population et la hausse des maladies chroniques ont entraîné des prises en charge plus complexes, les patients sont de plus en plus sachants et exigeants.
Parallèlement, les missions de l’hôpital sont exercées dans un environnement fragilisé, marqué par des tensions accrues, notamment liées aux problèmes d’insécurité, depuis les incivilités jusqu’au risque d’attentat.
Dans ce contexte, un sentiment de malaise des professionnels de santé s’exprime, associé au sentiment de travail mal fait, autrement nommé conflit de valeurs, et qui peut être à l’origine de risques psychosociaux.
En se saisissant collectivement d’enjeux spécifiques tels que le climat organisationnel, la satisfaction au travail, la bientraitance, la responsabilité sociétale de l’entreprise, la QVT a pour finalité d’être un facteur d’émergence de la qualité des soins. Elle est en cela intrinsèque à l’organisation.
Depuis 2010, la Haute Autorité de Santé (HAS), l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT) puis la Direction générale de l’offre des soins (DGOS) oeuvrent ensemble pour encourager et accompagner les établissements de santé, médico-sociaux et sociaux, à mettre en place des démarches Qualité de Vie au Travail (QVT). La QVT y est ainsi définie : "elle regroupe l’ensemble des actions permettant de concilier l’amélioration des conditions de travail pour les salariés et la performance globale des établissements de santé. Ces actions permettent d’accompagner les professionnels tout en garantissant la sécurité des soins, la qualité des soins et la santé des professionnels".
La convergence d'intérêts est soulignée entre les salariés, les patients et leur entourage, les représentants du personnel, les directions des établissements et les organismes de tutelle.
"La clé́ de voûte de la qualité de vie au travail réside dans le pouvoir d’agir sur son travail : elle place le travail, son organisation, sa transformation au centre du dialogue professionnel au sein des services et du dialogue social au sein des instances représentatives du personnel.
Redonner le temps pour pouvoir discuter et agir sur les conditions d’exercice favorise l’engagement des personnes et permet de dégager des marges de manœuvre dans un contexte où directions comme professionnels ont souvent le sentiment de subir des injonctions venant d’ailleurs. Cela repose sur des mécanismes renouvelés de responsabilisation, d’autonomie et de prise de décisions"
L’observatoire national de la qualité de vie au travail créé en 2018 concerne l’ensemble des professionnels des secteurs sanitaire et médico-social quel que soit leur statut, y compris les étudiants en santé, quelle que soit leur profession, médicale, paramédicale, sociale, technique ou administrative, quel que soit leur mode d’exercice, en ambulatoire, en établissements relevant du secteur sanitaire ou médico-social ou au domicile.Cet observatoire constitue un lieu d’échanges au sein duquel les expériences de terrain réussies sont valorisées et diffusées.
Ses missions sont les suivantes :
- contribuer au développement des connaissances par le recueil de données quantitatives et qualitatives
- produire des connaissances, élaborer des avis et préconisations opérationnelles
- organiser le dialogue entre les professionnels de santé lors d’un colloque