Les fumées chirurgicales

Définition et Contexte

On appelle fumées chirurgicales l’ensemble des sous-produits générés par l’action des instruments de section et d’hémostase (lasers, instruments pour électrocoagulation) sur les tissus biologiques vivants. Il existe principalement trois dispositifs chirurgicaux générant des fumées ou vapeur lors de leur utilisation: l’électrocoagulation, les bistouris à ultrasons et le laser. Ces trois dispositifs entraînent tous une aérosolisation de particules, les bistouris à ultrasons paraissant être les moins producteurs.


Les fumées d’origine chirurgicale représentent un mélange de substances toxiques sous forme de gaz, de vapeur d’eau (95%) de particules, de composées chimiques et biologiques dont la composition varie grandement selon la technique ainsi que le type d’utilisation et d’opération.
On retrouve ainsi des éléments biologiquement actifs (cellules, bactéries, virus), des substances cancérogènes mutagènes ou reprotoxiques. La pyrolyse produits par exemple (et entre autres) des hydrocarbures polycycliques aromatiques, de l’acide cyanhydrique, de l’aldéhyde formique.
Il a été retrouvé des particules virales telles que le VIH, le virus de l’hépatite B, ou le papillomavirus mais aussi des bactéries (staphylocoques, mycobactéries…). Les techniques laser et par ultrasons génèrent le plus de particules virales ou bactériennes viables, donc plus à risque de contamination.


Compte tenu des propriétés toxicologiques des composants, des connaissances tirées des études in vitro et de certains essais chez l‘animal, on peut supposer que ces fumées sont à même d‘entraîner des effets délétères chez le personnel exposé. Un papillomatose laryngée a été reconnue en maladie professionnelle chez un chirurgien qui traitait au laser des lésions anogénitales liées au HPV ; idem pour une infirmière qui assistait les opérateurs lors du traitement des papillomatoses.


La taille extrêmement fine de ces particules (de 0,007µm à 7 µm le plus souvent en fonction du type de technique utilisée ; taille des particules : scalpel à ultrasons >Lasers >électrocoagulation) permet un passage dans les voies respiratoires les plus distales.


Selon l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS), les fumées chirurgicales, en plus de leur caractère odorant désagréable, sont susceptibles de causer des signes d’intoxication aiguë (céphalées, nausées, irritations oculaire et respiratoire).

En 2018, une revue de la littérature a montré qu’en plus de cette toxicité aiguë, la toxicité à long terme semble exister, bien qu’elle ne soit pas formellement démontrée chez l’homme. Des pathologies néoplasiques ou une génotoxicité sont suspectées d’être causées par les fumées chirurgicales. Un risque de transmission de maladies infectieuses a également été identifié. Enfin, la Société Française d’Hygiène Hospitalière (SF2H) indique que « la fumée issue de laser est considérée comme étant au moins aussi cancérigène que celle issue de cigarettes ».


Actuellement, environ 80 % des interventions chirurgicales utilisent des dispositifs d’électrochirurgie et génèrent donc des fumées chirurgicales engendrant différents niveaux d’exposition professionnelle. Les risques liés à ces fumées sont dose-dépendants et sont ainsi fonction de l’intensité de l’exposition des professionnels qui dépend de plusieurs facteurs comme le type d’intervention, la technique chirurgicale, le matériel utilisé, la durée d’intervention, la morphologie du patient, la circulation d’air dans la pièce, les équipements de protection individuelle portés et la présence d’un système d’aspiration des fumées in situ.


Important : les masques chirurgicaux ne sont pas en capacité de filtrer correctement ces particules, et encore moins composés chimiques.
Outre des masques médicaux de type FFP2, seule l’aspiration à la source est en mesure de réduire significativement la pollution de l’atmosphère du bloc opératoire et l’exposition des soignants.

Publications sur Medline


Publications Medline (PubMed) sur les fumées chirurgicales


Risques des fumées chirurgicales et prévention

Conférence du Dr. Jean Michel WENDLING (médecin inspecteur du travail - DREETS Grand Est)
Personnaliser

Google Analytics

Google Analytics est un service utilisé sur notre site Web qui permet de suivre, de signaler le trafic et de mesurer la manière dont les utilisateurs interagissent avec le contenu de notre site Web afin de l’améliorer et de fournir de meilleurs services.

Facebook

Notre site Web vous permet d’aimer ou de partager son contenu sur le réseau social Facebook. En l'utilisant, vous acceptez les règles de confidentialité de Facebook: https://www.facebook.com/policy/cookies/

YouTube

Les vidéos intégrées fournies par YouTube sont utilisées sur notre site Web. En acceptant de les regarder, vous acceptez les règles de confidentialité de Google: https://policies.google.com/privacy

Twitter

Les tweets intégrés et les services de partage de Twitter sont utilisés sur notre site Web. En activant et utilisant ceux-ci, vous acceptez la politique de confidentialité de Twitter: https://help.twitter.com/fr/rules-and-policies/twitter-cookies