La COQUELUCHE
Stratégie de vaccination contre la coqueluche dans le contexte épidémique de 2024Rappel vaccinal des professionnels au contact des personnes à risque de forme gravePrécautions standardsAntibioprophylaxie des cas contacts
Juillet - Août 2024
Considérant la situation sanitaire actuelle marquée par une majorité des décès survenus chez des nouveau-nés et nourrissons de moins de 6 mois, la HAS recommande l’administration d’une dose de rappel avec un vaccin dTcaP (BOOSTRIXTETRA ou REPEVAX ) lorsque la dernière injection date de plus de 5 ans, pour tous les professionnels travaillant au contact des nouveau-nés et nourrissons de moins de 6 mois, notamment :
- les professionnels soignants des services de maternité, néonatalogie, de pédiatrie…,
- les professionnels de santé en ville (médecins libéraux, kinésithérapeutes, PMI, etc.),
- les étudiants des filières médicales et paramédicales,
- les professionnels de la petite enfance dont les assistants maternels,
- les personnes effectuant régulièrement du baby-sitting.
La HAS préconise que les professionnels qui ne sont pas au contact des enfants de moins de 6 mois et qui souhaitent adopter une démarche volontaire de rappel puissent bénéficier d’une dose additionnelle si leur dernière injection date de plus de 5 ans.
La DGS dans son avis du 13/08/2024 insiste sur la nécessité pour aux professionnels de santé de porter un masque lors de l’examen d’un nourrisson trop jeune pour avoir reçu deux doses de vaccins et ce, même si la mère est vaccinée et en cas de rappel chez le professionnel de santé effectué dans les 5 ans.
Il est enfin rappelé les conditions pour envisager une antibioprophylaxie des cas contacts :
- Antibioprophylaxie pour les professionnels en contact avec les patients fragiles (nourrissons, BPCO, > 80 ans...)
- et dernier contact avec coqueluche <14 jours
- et dernière vaccination > 5 ans
Conduite à tenir devant un ou plusieurs cas de coqueluche&Prévention de la transmission de la coqueluche aux personnes à risque de forme grave
Document ARS (2024)
Recommandations en cas de coqueluche en Ets de santé
Avis du HCSP (juil. 2024) relatif à la prévention de la transmission de la coqueluche aux
personnes à risque de forme grave
Le HCSP définit les personnes à haut risque de forme grave comme l’ensemble des nourrissons de moins de 6 mois et ceux âgés de 6 à 11 mois incomplètement vaccinés, et les personnes à risque de forme grave comme celles ayant une maladie respiratoire chronique ou une immunodépression ou une obésité ainsi que celles âgées de 80 ans et plus.
Pour les personnes à haut risque de forme grave et leurs contacts proches (au domicile mais aussi en dehors comme en milieu professionnel), et pour les personnes à risque de forme grave, le HCSP recommande notamment :
- la mise à jour de la vaccination contre la coqueluche selon le calendrier des vaccinations et les recommandations actualisées de la Haute Autorité de santé ;
- le diagnostic et le traitement précoce des cas ;
- pour toute personne symptomatique le strict respect des mesures d’hygiène s’appliquant aux infections respiratoires aiguës : port de masque chirurgical, hygiène des mains, aération des locaux ;
- en période épidémique, le respect des mesures d’hygiène, le port systématique du masque face aux patients dans les services de soins accueillant des personnes à haut risque de forme grave et des femmes enceintes au 3ème trimestre ;
- l’antibioprophylaxie des contacts d’un cas index si (et seulement si) :
- elles-mêmes sont à haut risque ou à risque de forme grave de coqueluche ou
- leur entourage -domiciliaire ou professionnel- comporte au moins un sujet à haut risque de forme grave
C.A.T en cas d'un ou plusieurs cas de coqueluche - Document du HCSP (2022)
Le HCSP propose :
- l’application des mesures barrières autour du ou des cas de coqueluche, quelle que soit l’espèce de Bordetella en cause ;
- le maintien des recommandations de 2014 pour les cas et contacts des coqueluches à B. pertussis ;
- la recherche de B. pertussis et B. parapertussis par test PCR spécifique (et non PCR multiplex respiratoires) devant toute suspicion de coqueluche ;
- de ne pas effectuer de recherche de B. parapertussis chez les sujets asymptomatiques contacts d’un cas de coqueluche causée par cette espèce ;
- pour les personnes ayant une infection confirmée à B. parapertussis, de traiter les sujets symptomatiques selon les mêmes modalités que pour B. pertussis et de ne traiter les personnes a- ou pauci symptomatiques que lorsqu’il y a dans leur entourage des personnes à risque de formes graves de coqueluche ;
- pour les contacts asymptomatiques d’un cas confirmé d’infection à B. parapertussis, de ne traiter, selon les mêmes modalités que pour B. pertussis, que les personnes ayant dans leur entourage des sujets à risque de forme grave de coqueluche ;
- dans les établissements de santé, les établissements sociaux et médico sociaux ou les écoles, de mettre en œuvre, en cas de détection de B. parapertussis chez un sujet, les mêmes mesures que pour la détection de B. pertussis ;
- le suivi épidémiologique des infections à B. parapertussis par Santé publique France et le Centre national de référence (CNR) de la coqueluche et autres bordetelloses.
La coqueluche en Maternité
Diaporama du Professeur Daniel Floret - Université Claude Bernard – Lyon 1
Hôpital Femme Mère Enfant - Bron
Président du Comité Technique des Vaccinations