Anticorps monoclonaux
Définition
Les anticorps dits « monoclonaux » sont des anticorps fabriqués par des cellules en culture pour traiter des maladies spécifiques. Plus de 30 anticorps monoclonaux sont commercialisés en France aujourd’hui dans le traitement de maladies inflammatoires chroniques (telles que la maladie de Crohn, la polyarthrite rhumatoïde, le psoriasis, etc.), de cancers et du rejet de greffe. Ils ont révolutionné la prise en charge de nombreuses maladies.
À titre d’exemple, si on expose ces cellules immunitaires à une protéine nécessaire à la reproduction de cellules cancéreuses, l’anticorps obtenu va se fixer sur cette protéine, l’empêcher de remplir son rôle (par exemple en la masquant) et perturber la croissance de la tumeur. Avec les anticorps monoclonaux, on peut ainsi neutraliser de manière très précise une protéine sans affecter les autres, contrairement aux chimiothérapies cytotoxiques.
Tous les anticorps monoclonaux ont une dénomination qui se termine par mab (qui vient de l’abréviation Monoclonal AntiBodies) : adalimumab, dénosumab, infliximab, ustékinumab, etc.
Les maladies inflammatoires dites « chroniques » sont essentiellement des maladies auto-immunes (ou dans lesquelles l’auto-immunité joue un rôle).
Les anticorps monoclonaux développés pour traiter ces maladies ont pour cible des protéines qui sont impliquées dans cette réaction immunitaire anormale. En neutralisant ces protéines, il est possible de réduire voire de bloquer l’aspect auto-immun de la maladie. Par exemple, plusieurs biothérapies à base d’anticorps monoclonal visent à neutraliser l’action d’un médiateur de l’immunité appelé Tumor Necrosis Factor Alpha (TNF alpha). Ces anticorps peuvent soit neutraliser le TNF alpha, soit se fixer sur la protéine de la membrane cellulaire sur laquelle doit se fixer le TNF alpha pour agir (le « récepteur membranaire »).
D’autres anticorps visent l’interleukine 6 (un autre médiateur de l’immunité) ou certaines cellules immunitaires (par exemple les lymphocytes B-CD20). Dans tous les cas, les anticorps monoclonaux agissent comme un grain de sable dans l’engrenage de la réaction immunitaire.
Les anticorps monoclonaux utilisés dans le traitement des cancers ont divers modes d’action. Certains visent à neutraliser des substances nécessaires à la croissance des tumeurs (les facteurs de croissance, par exemple le facteur de croissance épidermique humain - EGFR-). D’autres se fixent sur des récepteurs membranaires et bloquent la prolifération de ces cellules cancéreuses en perturbant la communication entre cellules. D’autres enfin empêchent la formation des nouveaux vaisseaux sanguins dont la tumeur a besoin pour grossir.
Il est également possible d’attacher une molécule de chimiothérapie sur un anticorps qui reconnaît les cellules cancéreuses. Ainsi, la chimiothérapie est amenée au plus près de sa cible. On parle alors d’« anticorps conjugués ».
En fonction de leur indication, les anticorps monoclonaux contre le cancer peuvent être utilisés seuls ou en association avec des médicaments de chimiothérapie « classique ». Dans certains cas, les anticorps monoclonaux augmentent considérablement l’efficacité de la chimiothérapie.
Aujourd’hui, une dizaine d’anticorps monoclonaux contre le cancer sont prescrits en pratique quotidienne et plus de 150 sont en développement.
Source : vidal.fr
Manipulation des anticorps monoclonaux en milieu de soins
Pratiques et mesures de prévention
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